Quelles sont les mesures à prendre pour prévenir la diarrhée du veau ?

Prévenir la diarrhee du veau
La prévention de la diarrhée du veau est une préoccupation majeure pour les éleveurs de bovins. En effet, cette maladie digestive peut causer des pertes économiques significatives, en plus de compromettre la santé et le bien-être des veaux. Découvrez plus d'informations sur les mesures à prendre pour prévenir la diarrhée du veau, en mettant l'accent sur l'hygiène, l'alimentation et la gestion du stress.

Amélioration de l'hygiène et du logement

La prévention de la diarrhée chez les veaux passe par une bonne gestion de l'hygiène et du logement des animaux. Un environnement propre, sec et bien ventilé est essentiel pour maintenir la santé des jeunes veaux et réduire le risque de transmission des agents pathogènes responsables de la diarrhée.

Maintenir un environnement sain

Pour prévenir l'apparition de diarrhées, il est primordial de maintenir un environnement propre et sec dans les stabulations et les parcs à veaux. Cela implique de veiller à ce qu'il n'y ait pas d'odeurs d'ammoniaque, qui peuvent irriter les voies respiratoires des animaux et favoriser les infections. Un paillage suffisant doit être mis en place pour garder les litières sèches et les pis des vaches propres, réduisant ainsi le risque de contamination des veaux lors de la tétée.

Nettoyage et désinfection réguliers

Un nettoyage et une désinfection réguliers de la stabulation sont indispensables pour lutter contre la prolifération des agents pathogènes. Il est recommandé de procéder à un curage complet et à une désinfection à chaque changement de lot de veaux, ou au minimum pendant la période estivale lorsque la stabulation n'est pas occupée. Ce vide sanitaire permet d'éliminer les germes accumulés et de repartir sur des bases saines pour les prochains occupants.

Gestion de la densité animale

La densité des animaux dans les logements est un facteur clé dans la prévention des diarrhées. Une surface minimale de 12 m² par veau est recommandée pour éviter la surpopulation et réduire la pression infectieuse. Dans la mesure du possible, il est préférable de loger les veaux en cases individuelles pendant leurs premières semaines de vie, afin de limiter les contacts directs entre animaux et de faciliter la surveillance de leur état de santé.

Séparation des veaux d'âges différents

Il est fortement conseillé d'éviter le contact entre des veaux d'âges différents, car les animaux plus âgés peuvent être porteurs d'agents pathogènes sans présenter de symptômes, et ainsi contaminer les plus jeunes, plus vulnérables. La création de lots homogènes en termes d'âge permet de réduire ce risque de transmission.

Hygiène du personnel et du matériel

L'hygiène du personnel et du matériel utilisé pour les soins aux veaux est un élément essentiel de la prévention des diarrhées. Les bottes et les mains doivent être nettoyées et désinfectées régulièrement, en particulier lors du passage d'un groupe de veaux à un autre. Le matériel utilisé, comme les seaux et les tétines, doit être nettoyé et désinfecté après chaque utilisation pour éviter la transmission des germes d'un animal à l'autre.
Mesure préventive Objectif
Maintien d'un environnement propre et sec Réduire le risque de prolifération des agents pathogènes
Nettoyage et désinfection réguliers Éliminer les germes accumulés dans la stabulation
Gestion de la densité animale (12 m²/veau) Éviter la surpopulation et réduire la pression infectieuse
Séparation des veaux d'âges différents Limiter la transmission des agents pathogènes des plus âgés aux plus jeunes
Hygiène du personnel et du matériel Éviter la transmission des germes d'un animal à l'autre

Gestion des prises colostrales

Représentation graphique Gestion des prises colostrales

La prise de colostrum dès les premières heures de vie est une étape essentielle pour la santé et la survie des veaux nouveau-nés. Elle permet de leur fournir les anticorps maternels nécessaires à la protection immunitaire durant les premières semaines, en attendant que leur propre système immunitaire soit pleinement fonctionnel. Une bonne gestion des prises colostrales est donc fondamentale pour prévenir les diarrhées néonatales et assurer un bon démarrage aux jeunes veaux.

Conditions idéales pour une prise colostrale optimale

Quantité suffisante de colostrum

Pour une protection immunitaire efficace, il est recommandé d'administrer au veau une quantité de colostrum représentant environ 10 à 12% de son poids corporel. Par exemple, pour un veau de 40 kg, cela correspond à un volume de 4 à 4,8 litres de colostrum.

Rapidité d'administration après la naissance

L'absorption des anticorps colostraux par l'intestin du veau est optimale dans les premières heures de vie, puis décline rapidement. Il est donc crucial de faire boire le premier repas de colostrum dans les 2 heures suivant la naissance, puis un second repas environ 6 heures plus tard. Au-delà de 12 heures, l'absorption des anticorps devient très faible.

Qualité du colostrum

Au-delà de la quantité, la qualité du colostrum est primordiale. Un colostrum de bonne qualité doit avoir une densité minimale de 1,055, ce qui correspond à une concentration en anticorps d'au moins 50 g/L. Cette densité peut être facilement mesurée à l'aide d'un colostromètre ou pèse-colostrum.
Densité du colostrum Qualité Concentration en anticorps
< 1,035 Médiocre < 22 g/L
1,035 - 1,045 Moyenne 22 à 50 g/L
1,046 - 1,075 Bonne 50 à 140 g/L
> 1,075 Excellente > 140 g/L

Constitution d'une banque de colostrum

Pour garantir l'accès à un colostrum de qualité en toutes circonstances, il est judicieux de constituer une banque de colostrum en congelant les excédents de colostrum de bonne qualité (densité > 1,055). Ce stock peut s'avérer très utile pour :
  • Remplacer un colostrum de mauvaise qualité
  • Compléter la prise colostrale en cas de naissance gémellaire
  • Administrer très rapidement du colostrum si la traite de la mère est retardée
En pratique, il est conseillé de congeler le colostrum par poche de 2 litres et de le conserver au congélateur (-20°C) pendant 6 mois maximum. Avant administration au veau, le colostrum congelé doit être décongelé doucement dans de l'eau tiède (maximum 50°C). L'utilisation d'un micro-ondes ou d'eau bouillante est à proscrire car elle dénaturerait les précieux anticorps.

Vaccination et soins préventifs des mères

Représentation graphique Vaccination et soins préventifs des mères

La prévention de la diarrhée néonatale chez les veaux passe par une approche globale qui commence avant même la naissance du veau. La santé et l'immunité du veau nouveau-né dépendent en grande partie de la santé de sa mère pendant la gestation et de la qualité du colostrum qu'elle produit. C'est pourquoi la vaccination et les soins préventifs des mères sont des éléments clés dans la prévention de cette maladie.

Importance de la vaccination des mères

La vaccination des mères pendant la gestation permet de renforcer le colostrum en anticorps spécifiques contre les principaux agents infectieux responsables de la diarrhée néonatale. Ces anticorps seront transmis au veau via le colostrum et lui conféreront une protection passive durant ses premières semaines de vie, période où il est le plus vulnérable. Les vaccins disponibles ciblent les pathogènes les plus fréquemment impliqués dans les diarrhées néonatales des veaux :
  • Les colibacilles (Escherichia coli) : responsables de diarrhées sévères et souvent mortelles chez les veaux de moins de 5 jours
  • Les rotavirus et coronavirus : virus très contagieux provoquant des diarrhées aqueuses chez les veaux de 5 à 14 jours
L'administration des vaccins doit se faire en fin de gestation, généralement dans les 3 à 6 semaines précédant la mise-bas, selon les recommandations du fabricant. Cela permet une production optimale d'anticorps par la mère et leur concentration dans le colostrum au moment du vêlage.

Autres soins préventifs des mères

Traitement antiparasitaire

Les parasites internes, en particulier les douves du foie, peuvent affecter la santé des vaches et la qualité du colostrum. Un traitement antiparasitaire régulier des mères, notamment en période pré-vêlage, contribue donc indirectement à renforcer l'immunité des veaux.

Alimentation équilibrée en fin de gestation

Dans les semaines précédant le vêlage, les besoins nutritionnels des vaches augmentent de façon significative, en raison de la croissance fœtale et de la production de colostrum. Une alimentation équilibrée, apportant suffisamment d'énergie, de protéines, de vitamines (en particulier vitamine A) et d'oligo-éléments (sélénium, iode, cuivre, zinc) est essentielle pour :
  • Assurer une bonne santé de la mère et du veau
  • Optimiser la production de colostrum en quantité et qualité (concentration en immunoglobulines)
  • Favoriser la vitalité du veau à la naissance
La vaccination et les soins préventifs des mères en fin de gestation sont des mesures essentielles pour prévenir les diarrhées néonatales chez les veaux. Combinées à une bonne gestion de la prise colostrale à la naissance, elles permettent de renforcer le transfert de l'immunité passive et de protéger les veaux durant leurs premières semaines de vie.

Surveillance et intervention précoce

Représentation graphique Surveillance et intervention précoce

La diarrhée néonatale est une affection fréquente et potentiellement grave chez les veaux. Une surveillance attentive et une intervention précoce sont essentielles pour limiter son impact sur la santé et la croissance des jeunes animaux. Voici les points clés à retenir pour détecter rapidement les signes de diarrhée et agir en conséquence.

Observation régulière de l'état général des veaux

Les éleveurs doivent porter une attention particulière au comportement et à l'apparence des veaux dans les premières semaines de vie. Les signes d'alerte à surveiller incluent :
  • Abattement, faiblesse, manque de réactivité
  • Perte d'appétit, réticence à téter
  • Yeux enfoncés dans les orbites, signe de déshydratation
  • Poil terne et sec

Évaluation de la consistance et de l'aspect des selles

L'observation régulière des matières fécales est un élément clé pour détecter précocement une diarrhée. Les critères d'alerte sont :
  • Selles liquides, aqueuses ou très molles
  • Présence de sang, de mucus ou de débris dans les selles
  • Couleur anormale (gris, jaune vif, vert foncé)
  • Odeur nauséabonde

Test du pli de peau pour évaluer la déshydratation

La déshydratation est une conséquence grave de la diarrhée qui peut mettre en jeu la vie du veau. Pour évaluer rapidement le niveau de déshydratation, il suffit de pincer la peau du cou et d'observer le temps de retour à la normale :
Temps de retour du pli de peau Niveau de déshydratation Perte de poids
Moins de 2 secondes Pas ou peu de déshydratation Moins de 5%
2 à 4 secondes Déshydratation modérée 6 à 8%
Plus de 4 secondes Déshydratation sévère Plus de 8%

Mesures à prendre en cas de diarrhée avérée

Si un ou plusieurs veaux présentent des signes de diarrhée, il est impératif d'agir rapidement :
  1. Isoler les veaux malades dans un local propre, sec et à l'abri des courants d'air pour limiter la propagation et faciliter les soins.
  2. Réhydrater précocement par voie orale avec des solutés adaptés riches en électrolytes et en bicarbonates pour compenser les pertes et corriger l'acidose. En cas de déshydratation sévère, une perfusion intraveineuse peut être nécessaire.
  3. Consulter le vétérinaire pour un examen approfondi, des prélèvements et la mise en place d'un traitement spécifique si besoin (antibiotiques ciblés sur antibiogramme, anti-inflammatoires, protecteurs digestifs...)
La prévention des diarrhées néonatales passe par une surveillance attentive des veaux, la détection précoce des signes cliniques et une prise en charge rapide et adaptée des animaux malades. Ces mesures, associées à une bonne gestion du colostrum et de l'hygiène des veaux, sont essentielles pour maintenir la santé et les performances du troupeau.
Surveillance et intervention précoce

L'essentiel à retenir sur la prévention de la diarrhée du veau

La diarrhée néonatale des veaux peut être considérablement réduite par la mise en place de mesures préventives rigoureuses, portant à la fois sur l'hygiène, le logement, l'alimentation et la gestion du troupeau. Une détection précoce des signes cliniques et une prise en charge adaptée permettront de minimiser les cas graves. Ces efforts conjugués sont essentiels pour préserver la santé et la productivité future du cheptel.

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